Madeleine de Banyuls, marquise de Montferrer

Née de Forcades

Madeleine est la fille unique de Joseph de Forcades y Guiot, Docteur en droit, prévôt des troupes royales en Roussillon en 1712, et de Marie de Sobrepera y Travi.
Elle épouse François-Gérard de Banyuls, marquis de Montferrer, le 7 décembre 1698 à Laroque-des-Albères.
François-Gérard est l'aîné d'un frère et d'une soeur. Il a été orphelin de père à 3 ans et de mère à 5 ans avant d'être confié pour son éducation à Jérôme Estrada, docteur en droit à Perpignan. En attendant sa majorité, les possessions de son père périclitent. Son frère et sa soeur choisissent d'entrer dans les ordres, et c'est donc seul qu'il entreprend de redresser sa famille.
Le 18 février 1713, il fait reconnaissance au roi du château de Nyer et des fiefs de Nyer, Montferrer, Leca, Real et Odeillo. Ses affaires sont alors en très mauvais état. Les dettes de son père n'ont fait qu'empirer, Nyer est devenu un village miséreux, la plupart des forges sont fermées faute de productivité suffisante: les forêts des alentours ont été surexploitées et il n'y a plus assez de bois disponible pour les alimenter.
C'est l'argent apporté par son mariage avec Madeleine qui permet de sortir de cette situation. François-Gérard développe des vers à soie, fait des plantations de bois précieux, relance les forges, réélevant son niveau de vie à celui de ses ancêtres.
Madeleine, fille unique, et François Gérard, orphelin, auront ensemble quatorze enfants, tous dotés de bonnes situations et bien en vus dans la société:

Jean-Joseph, décédé jeune
Joseph-Félix, décédé jeune
Joseph-Emmanuel, qui sera le 3e marquis de Montferrer, baron de Nyer, seigneur de La Rocha, de La Réal, d'Odeillo, de Puig, de Leca et de Millepetit, né le 1er juin 1723 au château de Nyer, décédé le 23 juin 1801 au château de Millepetit (Trèbes, Ariège) à l'âge de 78 ans, officier au Régiment de Piémont-Infanterie, retiré du service en 1744.
Marié le 6 février 1746 à Voisins (Ariège), avec Jacquette de Bellissen, née en 1728, décédée le 16 septembre 1789 à Marseillette (Aude) à l'âge de 61 ans.
Marié le 27 germinal an V (16 avril 1797) avec Jeanne de Vialis.
Henry-Antoine, né le 19 mai 1724 et baptisé le 26 mai 1724 à Perpignan, décédé en 1791 à Barcelone à l'âge de 67 ans, curé de Saint-Félix-de-Rodipera, chanoine de la cathédrale d'Elne, recteur de l'Université de Perpignan, vicaire-général de l'archevêché de Narbonne, prieur de Notre-Dame de Corneilla-de-Conflent.
Marie-Madeleine, née le 25 mai 1727 à Perpignan, décédée le 4 octobre 1757 à Perpignan à l'âge de 30 ans.
Mariée le 28 mars 1742 à Perpignan avec Jean-Baptiste de Ros, comte de Ros, baron de Cabrens, comte de Sant-Feliu (4e), né le 4 février 1712 et baptisé le lendemain à Perpignan et décédé le 10 avril 1782 à Perpignan (inhumé à Saint-Féliu-d'Avall) à l'âge de 70 ans, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem en 1733, qui quitta l'ordre pour se marier (contrat le 27 mars 1742 à St Féliu d'Avall).
Ange, né le 30 mai 1728 et baptisé le lendemain à Perpignan, décédé le 20 mars 1786 à Perpignan (inhumé à Codalet à l'abbaye de Saint-Michel-de-Cuixa) à l'âge de 57 ans, religieux de l'ordre de Saint-Benoit, vicaire-général de l'abbaye de Saint-Martin-du-Canigou et prieur de Riquer.
Augustine, née le 19 avril 1730 et baptisée le lendemain à Perpignan.
Mariée le 13 janvier 1754 à Perpignan avec Anton de Tamarit y Sanyas (sans postérité).
Jean-Camo [destin inconnu].
François, décédé jeune.
Marie-Anne, née et baptisée le 28 avril 1734 à Perpignan, décédée le 25 mai 1812 à Perpignan à l'âge de 78 ans, chanoinesse de Saint-Augustin au monastère de Saint-Sauveur de Perpignan.
François-Thomas, décédé jeune.
Raymond-Antoine,"le chevalier de Montferrer", député de la Noblesse du Roussillon aux Etats-Généraux de 1789, chevalier de Malte et capitaine de cavalerie.
Augustin, décédé jeune.

Madeleine est née le 4 novembre 1701 0 Perpignan où elle est baptisée le 7 novembre 1701. Elle est veuve de François-Gérard en 1762. Elle décède le 10 juillet 1787 à Perpignan à l'âge de 85 ans.

Madeleine est fille unique et très riche par sa mère. En effet, sa mère, Marie de Sobrepera, est elle-même la fille unique d'Emmanuel de Sobrepera, établi au mas Chevalier entre Laroque-des-Albères et Villelongue-dels-Monts, issu d'une lignée de notaires ayant amassé une fortune colossale en exploitant des verreries.